10 projets rap fr à ne pas manquer au quatrième trimestre 2022

10 projets rap fr à ne pas manquer au quatrième trimestre

Dernier article sur le rap de 2022, après on passe à 2023. 10 projets rap fr à ne pas manquer au quatrième trimestre avec encore une fois plusieurs styles pour montrer la diversité sans limite du rap français. Retrouvez également les 3 sélections des autres trimestres.

San-Nom : “Silence”

Quel plaisir de revoir San-Nom dans le paysage rap français. Après une apparition remarquée sur un projet de DJ Weedim et plusieurs projets que l’on pourrait qualifier d’insolents comme la dernière mixtape “Rien” où il pose nu avec une seule chaussette, le rappeur rémois nous livre son premier album “Silence”.

S’il n’a rien perdu de son second degré (“on peut pas dire que j’ai mal grandi, je fais quand même 1m80”) ou le morceau “Saint Tropez” qui est une satyre des petits bourges qui vont s’enfariner le nez tous les étés sur des yachts, il se livre beaucoup plus sur lui-même et sa vie. Du travail de caissier à la rencontre de sa copine en passant par son enfance, on navigue dans la vie de jeune adulte de San-Nom, où l’alcool est quand même bien présent. 19 titres, en comptant les 3 initialement présents que sur la version physique, pour passer un bon moment, où ça rappe, ça chante, ça rigole, bref ça vit.

Okis : “Rappeur de Lyon”

Devinez d’où vient le rappeur dont nous allons parler ? Oui, bien évidemment de Lyon. Ce court EP de 4 titres sobrement intitulé “Rappeur de Lyon” est sorti en hommage au Nueve, aka Benzema, pour son ballon d’or. Le nom d’Okis doit déjà vous parler car on en a déjà parlé au premier trimestre à l’occasion de la sortie de “OK” .

Le projet est dans la continuité du précédent, Okis rappe super bien et continue les allusions à la ville lumière, de Garde de Cuire en passant par le Groupama Stadium pour tacler Benoit Millot ou encore pour dézinguer l’Ayers, cette abominable boîte de nuit où tous les lyonnais ont déjà mis les pieds et testé leurs videurs écervelés, sans oublier le name dropping de joueurs ou ex joueurs lyonnais avec en vrac Benlamri, Lisandro Lopez et Alassane Pléa. Si vous écoutez les 2 projets à la suite, vous avez déjà un guide touristique meilleur que le Michelin pour visiter Lyon.

H JeuneCrack : “3ème Cycle”

Oui on continuera à vous parler d’H JeuneCrack dans cette série d’articles jusqu’à ce qu’il devienne une star et qu’on fasse des chroniques uniquement axées sur lui. En attendant, laissez-vous tenter par “3ème Cycle” qui clôt la trilogie entamée en mars 2021. Son écriture est toujours aussi unique, très imagée “je sais qu’j’vais tout ba*ser, j’ai des visions du futur, c’est des rêves érotiques” ou “Palestine contre Israël, c’est Cupidon contre PornHub” .

La qualité de ses clips continue également de progresser comme “L’éther” qui ne se prend pas au sérieux et qui nous a vraiment plu. Il a aussi su varier les thèmes en nous parlant de sa vie privée sur “3 meufs” qui va à l’inverse du discours des rappeurs français qui se vantent d’être des sex-symbols, lui dit qu’il n’a connu que trois femmes dans sa vie et encore “la deuxième on n’a même pas ken” .

Babysolo33 : “SadBaby Confessions”

Babysolo33 est une chanteuse/rappeuse originaire de Biarritz. Vous en avez sûrement entendu parler ces derniers temps grâce à son apparition sur l’album de Roseboy666, son EP commun avec les producteurs Bricksy & 3g ou sa collaboration avec Lala &ce et Low Jack sur “Baiser Mortel”. Pour bien finir cette année 2022 déjà bien remplie, on la retrouve sur un EP de 10 titres “SadBaby Confessions” qui a eu le droit à un beau teasing et à 2-3 clips comme “Leçon2Princess” dont nous avons déjà eu l’occasion d’en parler.

Plongez dans la teen story de Babysolo qui vient nous parler avec légèreté et une pointe de naïveté des relations amoureuses, de son changement de vie “une vie de popstar, j’veux une vie de princesse” ou encore du film “Jennifer’s Body” . Clairement influencée par la (culture) pop et le cloud rap, la chanteuse bordelaise nous offre une œuvre planante et même si comme pas mal de projets on ne se retrouve pas dans les paroles, on comprend parfaitement la vibe et on se laisse porter par sa douceur.

7eth : “.DOE”

Ce qui nous a directement frappés quand on a découvert 7eth avec son premier EP “Reset”, c’est la qualité de ses productions. Sur son nouvel EP “.DOE” , le niveau est encore impressionnant. Il est allé chercher outre-Atlantique des gars comme CashoutBernard, Wings ou GARA qui ont bossé avec Flipp Dinero, Yungeen Ace ou encore Polo G.

Son style est très chill avec des références comme le film japonais “Hana-Bi” ou des marques de luxe et saupoudré d’une bonne dose de cannabis. Le rappeur des Bouches-du-Rhône semble être quelqu’un qui aime bouger en meute avec ses loups, préférer faire du cash et ne pas avoir beaucoup de temps pour la gent féminine, si ce n’est le temps d’une nuit. Musicalement, 7eth continue sa progression et le morceau “Skimask” est pour moi le plus réussi puis tourne en rotation dans ma playlist depuis sa sortie. Un artiste dont on suit de près le développement car il pourrait en choquer plus d’un…

Huntrill : “Skiipack”

Huntrill, ce nom vous dit quelque chose ? Allez petite piqûre de rappel qui date de 2020. Si vous nous suiviez sur notre précédent site (en 3 lettres tu devrais reconnaître “nzs”) où on le présentait dans la série “3 rappeurs fr à découvrir” entre autres, vous avez forcément déjà vu ce blase passer. Depuis le rappeur du 91 a beaucoup évolué et sorti plusieurs projets. Pour clore 2022, marquée par le bon “BigSTRaat”, Huntrill nous a offert un 4 titres “Skiipack” .

Sur de la drill et de la Jersey drill signées K9, Dito, BOD & Pablaw, il vient découper les instrus avec comme slogan “j’viens du 9.1 quand j’sors de boîte j’ai envie de me battre pas envie de baiser”. Vous l’aurez compris, il ne va pas pousser la chansonnette ni faire du politiquement correct. Pendant 10 minutes l’auditeur va se prendre une floppée de phases et aura pour seul mécanisme de défense de mettre replay. Le mal par le mal comme on dit.

Jeune Mort : “Avant L’aube”

Il aura suffi que Jeune Mort rejoigne la 75e Session pour devenir productif. Après “Mortuus” plus tôt dans l’année, c’est avec un second EP “Avant L’aube” que le rappeur parisien clôt 2022. Un projet qui tourne beaucoup autour de l’état dans lequel le met la prise de drogues avec pour exemple le titre “Pandémonium” qui est la capitale des enfers d’après le poète du 16e siècle John Milton “j’ai la rage, j’ai les démons, j’suis vénère dans la bouteille j’ai mis tous les Phéner, c’est dans Pandemonium que je pénètre” ou d’autres phases comme “j’remplis le cup jusqu’à ras bord”.

Cette prise de stupéfiants est intégrée à l’univers grisonnant décrit par Jeune Mort avec de nombreuses allusions au 666, à la faucheuse et à la traitrise. C’est encore une fois très bien écrit et interprété, avec même un feat avec Limsa sur “Répondeur”. On est heureux de voir qu’en à peine deux EP, il a su ramener bon nombre d’auditeurs dans sa sphère aussi sombre que sa vision du monde. “Que du gris sur l’aquarelle, faut qu’j’puisse mettre un peu d’couleur avant d’me barrer”, c’est tout ce qu’on lui souhaite.

Robdbloc : “Rien Ne Change”

Robdbloc était une de nos pépites de 2021. Un rappeur qui avait attiré notre curiosité avec les trois EP “Appt 303”, “Appt 404” et “Appt 505”. Son année 2022 a été marquée par sa participation sur l’album “Mental” de Jazzy Bazz, sur la Saboteur Mixtape ainsi que sur l’incroyable Grünt 53 qui a suivi, mais surtout par son EP “Rien Ne Change” paru le 18 novembre.

Un projet quasiment en collaboration avec Johnny Ola que l’on retrouve sur 6 des 7 morceaux. L’écriture est au centre de la musique du rappeur originaire de Créteil, une plume personnelle très imagée et une construction des morceaux solos assez particulières, on retrouve souvent le refrain au début et à la fin et un couplet unique. Les trois invités sont son gars Edge sur “Long Beach” et Ratu$ & Tedax Max sur “6993” . Un EP à écouter les yeux fermés pour dire que vous connaissiez Robdbloc avant qu’il devienne la nouvelle pépite du rap français.

Bob Marlich : “Triple Double”

“Faut mettre du Marlich dans l’oreille des jeunes, ça fait du bien, c’est un peu comme le jeûne”. Bob Marlich exerce depuis déjà pas mal d’années, a quelques projets à son actif et a multiplié les feats avec le grand Jwles. Sur “Triple-double”, Le Père se sépare du Zin pour 3 titres où il se balade clairement sur les instrus de Thxnk, aidé par Blasé sur l’intro. Et comme il le dit si bien lui-même “Une prod de Thxnk c’est de la barbe à papa”.

Celui qui s’arrêtera qu’une fois plus connu que Bob Marley est un fin technicien, son dmv flow glisse tout seul sur la prod où les rimes et les innombrables références s’enchaînent. Le rappeur digne représentant du 94 est bourré de talent, en seulement 7min il le démontre, mettez du respect sur Bob Marlich.

Eline : “335”

À seulement 22 ans, Eline a livré son premier album après avoir sorti trois EP et participé à plusieurs concours. Toujours entourée de son frère T-sma Beatz à la production de chaque titre, l’artiste du 95 nous dévoile “335” un projet complet mêlant introspection mélodieuse et différents schémas de rimes intéressants qui viennent parfaire sa plume mélancolique.

Les relations amoureuses/amicales prennent une grande place tout du long et la jeune femme ne s’est jamais autant livrée. Il ne s’agit pas vraiment d’un projet très rap certains diront, mais elle possède un gros potentiel et arrive à se démarquer par son style. Eline manie la rime et la mélo puis on ressent en elle une véritable passion pour la musique, tout comme son frangin qui a fait un sacré travail sur les prods. C’est une affaire de famille et entre eux l’alchimie est certaine. Tout comme c’est certain qu’on n’a pas fini d’entendre parler d’elle et d’être surpris. D’ailleurs, on peut la retrouver dans le dernier séminaire et Cypher de Levi’s au côté de B.B. Jacques notamment.

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