Chez Kiasm, on aime vous faire découvrir les étoiles montantes du game, que ça soit via nos articles “3 rappeurs US à découvrir” ou des papiers consacrés à un artiste en particulier comme ce fut le cas pour Big Scarr. Aujourd’hui bienvenue dans l’indépendance avec BigBabyGucci.
L’université et la prison comme point de départ
BigBabyGucci, de son vrai nom James Haley, est né en 1996 en Caroline du Nord. Il a vécu toute son enfance dans cet état et plus précisément dans les quartiers ouest de Charlotte avant de rejoindre Atlanta. Il vivrait aujourd’hui à Londres mais passe encore énormément de temps aux Etats-Unis. Son cheminement vers la musique n’a pas été celui de la plupart de ses compères qui ont voulu à tout prix se lancer dans le rap.
En effet, même s’il a toujours été bercé par la musique notamment via sa mère qui était pasteure et qu’il a écrit ses premiers textes à l’âge de 12 ans, il a commencé la musique suite à son renvoi de l’université au bout de 6 mois. Un renvoi qui fait suite à plusieurs autres ennuis judiciaires qui l’ont forcé à effectuer un passage en prison.
Pour la petite histoire, il était étudiant en psychologie et vous savez pourquoi ? Tout simplement parce que c’était à plus de 4 heures de chez lui et que sa mère allait enfin lui foutre la paix. De plus, il pouvait vendre de la weed et s’amuser, c’était ça pour lui la liberté. Malgré ses divers soucis disciplinaires, BigBabyGucci ne se considère pas du tout comme un voyou mais vraiment comme un businessman. Il adore la musique comme vu précédemment mais n’avait jamais pensé à devenir rappeur.
Tout bascule en 2016, il venait de sortir après un jour de prison et savait qu’il n’allait pas pouvoir retourner à l’université. Il s’est alors dit qu’il se donnait un an pour devenir célèbre, à ce moment là il prend un petit job chez Papa John’s et sa mère lui offre un MacBook. C’est le vrai point de départ de notre histoire…
2017, l’année de la bascule
Malgré sa volonté et ses premiers EP sortis en 2016, BigBabyGucci ne sent pas la notoriété monter. Il faut dire que les projets sont mal mixés et ne resteront pas dans la mémoire des fans actuels du rappeur.
C’est grâce à une femme rencontrée cette année là et qui souhaite à tout prix rapper qu’il va se professionnaliser. Il va quitter Charlotte pour se mettre à plein temps dans le rap, il s’enregistre avec le micro de la Xbox et met ses morceaux sur SoundCloud et là tout explose, plus de 2 millions d’écoute pour l’année 2017 sans connaître personne de l’industrie. Comme il le dit en interview, BigBabyGucci restait chez lui à enregistrer des sons et n’était connecté qu’à quelques personnes de cette scène avec qui il lui arrivait de collaborer.
C’est dans ces eaux là que celui qui se faisait appeler BigBaby décide d’ajouter le Gucci à son blase suite à la sortie du morceau “Gucci” . Les gens en cliquant étaient persuadés qu’il s’appelait BigBabyGucci, donc il décide de ne pas les contredire et d’en faire son nom de scène. Le rappeur va véritablement inonder la plateforme et commencer à se faire un nom. De cette époque je vous conseille le projet “Romance Isn’t Dead“. Une hyperactivité qui va forcément attirer l’attention des maisons de disque.
En 2018, BigBabyGucci va signer un deal avec Ultra Music, une des filiales de Sony. S’il ne regrette pas sa signature, il dit avec du recul qu’il a signé trop tôt et que financièrement ce n’était pas assez intéressant par rapport à ce que la major lui a apporté, bien qu’il révèle avoir reçu un million de dollars. Sans rancune mais retour à l’indépendance.
BigBabyGucci : selfmademan
Avec l’avènement de l’ère du streaming, BigBabyGucci va vite comprendre que ses intérêts financiers sont en indé. Il lui suffit de mettre ses sons sur Spotify ou Apple Music et de finir dans une playlist pour que ses streams gonflent. Entouré de ses gars de toujours 30Rock & Austin Skinner, il va monter sa propre structure Better Temperatures dont il est à la fois le producteur et la principale signature. Il va même aller plus loin en créant sa propre émission de radio Universe Radio !
C’est à ce moment là qu’il estime avoir effectué une vraie bascule dans sa carrière. Il respecte toujours autant le “teen spirit”, mais pense avoir passé un cap et proposer une musique beaucoup plus mature. Il ne voit plus ses projets comme une compilation de solos où il essaie différentes choses mais comme un enchaînement de titres avec une certaine logique. Après une grosse année 2020 marquée par la sortie de l’excellent projet “Isolated” , BigBabyGucci est prêt à croquer 2021 à pleines dents avec notamment la sortie de son premier album.
Après avoir envoyé que des tapes et des EP pendant plusieurs années, lui même ne sait même plus combien, BigBabyGucci a sorti non pas un, ni deux, mais trois albums cette année. Nous nous axerons sur le deuxième qui est selon moi le plus réussi et qui se nomme “1 Night I Took Acid“ . Ce projet reflète bien les influences musicales du rappeur et son admiration pour Nirvana mais aussi à l’art et en particulier la peinture avec une cover en mode tableau.
BigBabyGucci est le symbole d’une génération qui s’affranchit des codes et passe outre les majors. Un point commun qu’il partage avec des rappeurs français comme Gambino dont nous avons récemment parlé. Dernier point que nous aborderons : si quelques années en arrière, il n’était que très peu connecté avec les autres artistes, il est en première partie de la tournée “Yokohama Tour” de MadeinTYO & UnoTheActivist, preuve que BigBabyGucci est devenu quelqu’un !