Sommaire
Avec quasiment une soixantaine de mixtapes à son actif depuis 2006, Curren$y de son vrai nom Shante Scott Franklin s’est bâti une très solide réputation dans le rap américain. Malgré ses 2,5 millions d’auditeurs par mois sur Spotify, il ne fait jamais partie des artistes cités quand on pense au game américain. Nous allons donc vous présenter cet artiste ultra prolifique.
De la Louisiane à la création de son propre label
Des débuts dans le rap au tout début des années 2000 pour se faire repérer quasiment immédiatement par le boss de la Nouvelles Orléans Master P qui le signera sur son label No Limit en 2002. Une présence sur l’album « Good Side Bad Side » daté de 2004 de ce dernier sur 6 des 24 morceaux, preuve qu’il misait bel et bien sur sa nouvelle signature, et quasiment rien derrière si ce n’est une malheureuse mixtape « Sports Center Vol.1 » .
Un départ pour le label de Lil Wayne : Young Money en 2004 pour enfin lancer sa carrière. Il ne sortira pas beaucoup de projets non plus, 3 mixtapes jusqu’à son départ en 2007 mais il sera présent sur énormément de projet de Weezy qui arrachait tout à ce moment là : de « Dedication 2 » à « Tha Carter II » en passant par « The Suffix » , Curren$y va commencer à se démarquer.
Il lui faudra 4 ans pour se décider à monter son propre label : Jet Life. Nous sommes en 2011 et il est désormais un nom identifié du rap américain, pas par les ventes mais par le talent reconnu par les autres rappeurs. Un label qui 10 ans après sa création continue d’exister et qui compte aujourd’hui 7 artistes dont Fendi P & TY.
Curren$y : une discographie gigantesque
Si on loue la productivité de Gucci Mane ou bien celle de Lil Wayne, que dire de celle de Curren$y ? Tenez-vous bien, en 17 ans de carrière, il a sorti 10 albums, 14 albums commun, 25 EPs et 55 mixtapes.
On ne peut qu’être admiratif devant toute cette quantité qui en plus est extrêmement qualitative mais on ne peut que regretter d’un autre côté de ne pas avoir le temps de vraiment savourer ses différentes sorties. L’année dernière il a envoyé 7 projets tous très bons, tantôt en solo tantôt aux côtés de producteurs talentueux comme Harry Fraud ou DJ Fresh.
Le problème réside dans le fait que dès qu’il sort un projet, on sait que ça va être bon et l’on se jette dessus, sauf qu’avec 7 tapes en un an, on a pas le temps d’assimiler la précédente que la nouvelle est déjà là et on se retrouve à consommer sa riche musique beaucoup trop vite.
J’ai écouté tout ce qu’il a sorti en 2020, j’ai adoré mais je ne saurai pas faire de retour sur mes morceaux préférés et autres vu que j’ai été noyé sous la quantité.
3 projets pour le découvrir
« How Fly »
Mon premier choix se porte immédiatement sur « How Fly« le premier de ses 3 projets communs avec Wiz Khalifa. Vous l’aurez bien compris avec ce titre, les 15 morceaux sont une ode à la fumette. Cette passion commune entre les deux compères donne un projet solide qu’on prend beaucoup de plaisir à réécouter même 11 ans après sa sortie. Après cette sortie culte pour les amateurs de rap, ils remettront le couvert le temps d’un EP en 2013 avec « Live In Concert« qui est un bijou en terme de productions et de sonorités, notamment grâce à une utilisation de la flûte entre les morceaux. En 2019, pour les 10 ans de « How Fly » , nous aurons le droit à une nouvelle version sobrement intitulé « 2009« qui nous donne envie d’entendre plus de projet commun entre les deux hommes.
« The Stoned Immaculate »
Ce septième album studio du rappeur de Louisiane est son plus gros succès et aussi, selon moi, son meilleur. Des invités de qualité avec en pagaille Daz Dillinger, Wiz Khalifa, Wale, Big K.R.I.T., Pharrell, Marsha Ambrosius, Young Roddy,…, des productions gérées par la J.U.S.T.I.C.E. League, Pharrell, Sean C & LV et bien d’autres. « The Stoned Immaculate« condense ce que Curren$y sait faire de mieux, nous raconter des histoires, nous faire nous évader en parlant de fumette le tout agrémenté d’un brin d’egotrip.
Les samples utilisés au fil de l’album sont la preuve de la diversité musicale du rappeur. De « In Da Club » de 50 Cent à « Why Can’t We Fall In Love » de la chanteuse de gospel Deniece Williams en passant par « Love Theme » du pianiste japonais Yuji Ono, on navigue sur l’histoire de la musique modiale.
« The Tonite Show with Curren$y »
Pour le dernier choix, j’ai encore choisi un projet commun. Cette fois-ci avec le producteur DJ Fresh et sa série d’album « The Tonite Show with » où le producteur d’Oakland invite un rappeur pour un projet collaboratif. La liste des invités est aussi longue qu’impressionnante : Raekwon, Jay Worthy, Zion I, Problem, Freddie Gibbs, J Stalin, E-40,… Parmi tous ces gros noms, la collab avec Curren$y est l’une des plus pertinentes et nous montre bien que même s’il est capable de varier les styles, si une instru est à découper, il est présent. « The Tonite Show with Curren$y« date de l’année dernière et dure 30 minutes. Aucune excuse pour ne pas l’écouter !