Depuis des années, L’Algérino nous fait danser avec des tubes entêtants. Mais qu’est-ce que ça vaut sur un énième projet complet ? Pour être honnête avec vous, je n’avais pas prévu d’écouter l’album n’étant pas un grand auditeur de cet artiste. Néanmoins, son interview pour “Le Code” de Mehdi Maizi m’a fait découvrir un homme très intéressant et intelligent, ce qui a poussé ma curiosité jusqu’à écouter le neuvième album du rappeur marseillais.
Un poids lourd du rap marseillais
Avec plus de 15 ans de carrière et un premier album sorti en 2005, L’Algérino est loin d’être un newcomer dans le game. Il est passé par de nombreux styles différents avant de nous livrer hit sur hit. Le virage musical semble avoir débuté en 2010 avec notamment le tube “Sur La Tête de Ma Mère” qui a été viral et a permis au rappeur de faire son premier disque d’or avec l’album “Effet Miroir” . La suite sera plus compliquée parce qu’à l’exception du morceau “Avec Le Sourire” qui sera le premier morceau aux sonorités reggae à entrer en radio depuis plus de 15 ans, l’artiste se retrouve boycotté et ses morceaux non diffusés.
L’Algérino va trouver une parade à cette mise de côté en partant à la recherche de son public via les concerts dans les chichas et les clubs. Il a été avec Lartiste le premier rappeur a faire des showcases. Si à l’époque il a reçu des moqueries du milieu, force est de constater qu’il était en avance quand on voit que les chichas sont devenues des salles de concert à part entière.
L’album “Banderas” lui permettra de regoûter au disque d’or après 3 albums non certifiés, mais c’est bien en 2018 avec le projet “International” et les tube mondiaux “Va Bene” et “Les Menottes” que l’artiste des quartiers nord va exploser aux yeux de tous et que le boycott ne va plus être possible.
L’Algérino : un artiste complet
Si les plus jeunes ont été étonnés de le voir kicker sur “13 Organisé” , les plus anciens se sont rappelés au bon souvenir de ses débuts quand l’ami d’enfance de Soprano s’était fait remarquer et signer par Akhenaton pour son premier album “Les Derniers Seront Les Premiers” . Premier artiste marseillais à être signé sur un label parisien : Six-O-Nine en l’occurrence, dès le départ il a toujours tenu à repousser les barrières naturelles qui se dressaient devant lui.
Pour commencer doucement à parler de l’album, il devait à la base sortir l’année dernière et s’appeler “Jet Lag” . COVID oblige, le marseillais a décidé de repousser la sortie mais le premier extrait “Il Est Où” date de plus de 2 ans. En tout et pour tout, 7 des 20 morceaux du projet seront envoyés en avance. Tous les titres qu’on aura pu écouter avant la sortie officielle du projet sont de vrais tubes dans le style caractéristique de L’Algé. Des hits efficaces qui ont tous beaucoup tourné.
“Moonlight” : un projet lumineux
On va être honnête, écouter un album de L’Algérino pour avoir du rap conscient c’est comme regarder un porno pour le scénario, vous serez vite déçu. Néanmoins, vous pourrez y découvrir des choses auxquelles vous ne vous y attendiez pas (je parle de l’album plus du porno hein). L’intro du projet “Moonlight” ou “A Marseille” nous offrent un L’Algé très introspectif analysant ce qui l’entoure comme pour nous prouver qu’il n’est pas qu’un hitmaker.
Bon, s’il n’est pas qu’un hitmaker à temps plein, il en est quand même un. Quand on invite sur son album : Jul, SCH, Tayna, Franglish, Soprano, Naza, Alonzo Heuss L’enfoiré & Sofiane, on a une petite idée derrière la tête. Le projet est long, 20 titres, mais pas répétitif grâce à sa richesse musicale. En effet, des ambiances latines, à l’électro en passant par des sonorités orientales, L’Algérino nous emmène faire un tour du monde avec des sons calibrés pour l’été !
Si clairement ce n’est pas le projet de l’année, j’ai passé un bon moment et je me suis lancé sur les albums précédents où j’ai découvert à chaque fois quelques petites pépites glissées ici et là, dont en voici une. Et félicitations Soso pour son bac, ceux qui ont écouté l’album comprendront la référence !