Projets rap français à ne pas manquer au troisième trimestre 2022

8 projets rap français à ne pas manquer au troisième trimestre !

Premier trimestre c’est fait, second aussi, c’est donc parti pour 8 projets rap français à ne pas manquer au troisième trimestre. On a privilégié une nouvelle fois la qualité avant la quantité, différents styles et des projets qui méritent plus de visibilité, donc pas de Prince Waly, de NeS, de Zikxo etc. Pas sûr qu’il y aura un article pour le dernier trimestre, puisque ce sera l’heure de sortir les tops de fin d’année !

Keroué : “Eckmühl”

Après plus de 10 ans sous le pavillon Fixpen Sill, Keroué a souhaité se tourner vers une carrière solo, sans pour autant que le groupe soit définitivement fini. Pour son premier projet, il a mis en avant sa Bretagne avec le nom du EP “Eckmühl” qui est le nom d’un phare situé à Penmarc’h. 8 titres intimistes où l’artiste se questionne sur son futur notamment dans la musique. Comme depuis le début de sa carrière, Keroué s’est entouré des siens, que ça soit Wallace Cleaver ou Caballero avec qui il a réalisé un morceau assez étonnant au niveau de l’instru mais qui fonctionne très bien.

C’est sans doute le rappeur le plus connu de ce nouveau florilège de projets mais on a tellement kiffé “Eckmühl” qu’on tenait vraiment à lui accorder quelques lignes. Il se concentre déjà sur la suite avec la sortie prochaine d’un EP prévu pour la fin de l’année si tout va bien ainsi que d’un possible retour de Fixpen Sill pour 2023. A moins qu’il décide d’enchaîner son second solo par son premier album…

Arsaphe & Izen : “Z-Safe”

Comme à chaque sélection, on vous fait découvrir un nouveau rappeur lyonnais super chaud et comme à chaque sélection, il va vite rentrer dans votre playlist. Arsaphe tient son nom d’une divinité égyptienne à tête de bélier qui est un symbole de justice. Il signifie littéralement “celui qui est né sur le lac” . Un nom qui peut donc paraître vindicatif mais le rap développé par le jeune rappeur est plus axé sur les problématiques sociales et le mal-être d’une génération.

Sur les prods d’Izen qu’on ne présente plus, Arsaphe a pris son temps pour nous livrer ce qui est son meilleur projet “Z-Safe” dans la continuité de “Patience & Blood” paru plus tôt dans l’année. Connecté à toute la scène underground lyonnaise, aucun doute que le rappeur de 22 ans va continuer doucement mais sûrement son ascension au sein d’un mouvement en pleine effervescence.

Palmae : “Lovesick”

Palmae nous vient d’Aquitaine. Depuis 2019 et la sortie de son premier projet “4 Saisons” , le rappeur/beatmaker/ingénieur du son nous emmène dans ses histoires d’amour tumultueuses. Le niveau pris au cours des derniers mois est vraiment intéressant. On sent qu’il commence à vraiment trouver sa touche musicale. Les instrus paraissent très épurées et pourtant de nombreuses personnes travaillent dessus. Palmae signe en co-prod toutes ses musiques mais on retrouve notamment Kev117, Unito & Genius on the Track sur plusieurs titres.

Avec “Lovesick” , un EP 5 titres, on est cruellement ramené à la réalité de la rentrée. Les amourettes de vacances sont finies, on les regrette mais on doit avancer… vers d’autres relations. L’ambiance m’a beaucoup rappelé l’album “L’amour” de Disiz en particulier le morceau “Toxine” qui est un vrai bijou et qui tourne beaucoup dans ma playlist. Pour ceux qui s’intéressent à son côté beatmaker, vous pouvez notamment le retrouver sur 4 titres du dernier projet de Ashh.

Carson : “Concentré Vol.1”

Il est temps de venir prendre votre leçon de rap. Carson est ce que l’on peut qualifier d’esthète du rap. Son nom vient d’un titre de Bishop Lamont, il a longtemps bossé avec Madizm et vient d’Orly, fief de la Mafia K’1 Fry. Après nous avoir gratifié de la très belle trilogie “Falconia” entre 2020 et 2022, le rappeur du 94 est revenu avec “Concentré Vol.1”.

Un EP 5 titres avec des morceaux aux titres évocateurs comme “C’est La Faute à J. Lo” qui reprend la célèbre phase de Booba sur “Fast Life” ou “Pimp C” en hommage à la moitié de UGK mort en 2007. Le seul invité est Tedax Max alors autant vous dire que vous n’allez pas écouter de la zumba. Si vous voulez découvrir l’univers de Carson, je vais vous conseiller 3 autres titres non présents sur le EP. “Bodie” , “DJ Snake” et “Roule avec Nous” feat Driver.

Duke Mobb : “La Cassette”

C’est sans nul doute la mixtape à écouter en cette rentrée 2022. Le Duke Mobb est un collectif de graphistes qui a notamment bossé sur les covers de JMK$, Veust, Gouap, 8ruki,… Commençant à se faire un nom dans le paysage rap français, ils ont décidé de se lancer dans la direction artistique en sortant une mixtape à leur image. Des connexions et des solos produits par une jeune génération de beatmakers de talent parmi lesquels Bricksy & 3g, 143, Giobinks ou Punshk Production.

“La Cassette” voit une succession de rappeurs OG comme Veust, Butter Bullets, Sameer Ahmad se mélanger à toute la nouvelle scène du rap français qui apporte un vrai vent de fraicheur : So La Lune, 8ruki, Loto, ThaHomey, Tedax Max, Mairo… Les deux seuls petits bémols que je peux émettre sont que la plupart des morceaux sont des solos alors que les feats Am8rose, Babysolo33 & Zaky ainsi que Jeune LC, Riski & Loveni nous livrent 2 énormes morceaux, le dernier point est qu’en tant que collectionneur j’aurais aimé avoir “La Cassette” en physique.

Jeune Mort : “Mortuus”

Si le nom de Jeune Mort ne vous dit rien, celui de Zoonard doit vous être plus familier. En effet, le membre du Bohemian Club a changé récemment de nom et a signé chez la 75e Session dont il est proche depuis de nombreuses années. Après avoir sorti 3 projets avec son groupe dont le dernier en date “Moloko +” nous a beaucoup plu chez Kiasm, il était temps de se lancer dans une aventure solo.

Avec “Mortuus” , dont je ne pense pas avoir besoin de vous expliquer l’étymologie, Jeune Mort s’offre un premier EP solide. Pour ceux qui le suivent depuis 2012, nous avons affaire à un rappeur confirmé qui maîtrise son art. Des propos principalement centrés autour du champ lexical de la mort, le blase pouvait nous aider à deviner ça, et la drogue qui revient sur chaque track et dont le rappeur ne vante aucunement les mérites. Un combat contre l’addiction et tout ce que cela peut engendrer…

Lyre & Dofla : “Intuition”

Ils ont tout juste 17 ans et un certain talent, l’un est rappeur et ingénieur du son, l’autre est beatmaker. Les deux ont sorti un EP de 5 sons intitulé “INTUITION”. Dévoilé début juillet, rien qu’avec la cover de salucv (Ucyll, Nunca, NeS…), on a déjà une petite intuition de la qualité qui nous attend.

Une fois qu’on se lance dans l’écoute, dès l’intro on plonge dans l’univers du duo; Lyre crache le fire en mode egotrip sur des prods surprenantes de Dofla, qui sample même la comptine “Colchique dans les prés” sur “Kush”. Ajoutez Gemen, Yvnnis et NeS, 3 autres rappeurs issus de cette nouvelle génération de créatifs, jeunes et insolents dont on ressent vraiment la passion pour le rap, et vous obtenez un des projets communs les plus intéressants de ces derniers mois. Avec déjà 4 opus en 1 an, Lyre démontre qu’il est productif et veut réussir, nul doute sur le fait qu’il saura se faire sa place rapidement. On est d’autant plus curieux de voir ce que ça peut donner sur un projet long format.

Bavaz : “Chargeurs infinis”

On a parlé de Bavaz il y a quelques mois à l’occasion de son grand retour, on imaginait déjà que son disque dur était plein à craquer et qu’il allait nous faire plaisir toute l’année. C’est donc sans surprise pour nous, qu’il a continué sur sa lancée en balançant le titre “Mecha” début septembre, suivi deux semaines après d’un premier EP solo sur les plateformes.

Avec “Chargeurs infinis”, on démarre de nouveau sur de bonnes bases avec un passage du discours de Jonah de la série “Ozark” sur l’argent de la drogue, des punchlines du genre “Comme les autres gus, tu cherches une fille saine qui veut son fils, t’y repenses au tel-hô devant cette Vixen qui veut son fix” et une prod de I.N.C.H., notamment connu pour ses placements pour Hugo TSR ou encore Vald. Quant aux autres producteurs, rien à reprocher non plus avec Goune, Le Merlu et bien sûr Nordinomouk également en feat sur la track 4. Pas du rap à mettre dans tous les écouteurs, bien loin de ce qu’on peut écouter aujourd’hui, mais un bon moyen de redécouvrir ce qu’est une punchline.

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