2021 en 10 albums rap français : Frenetik, Benab, Django, Orelsan, Souffrance, L'or Du Commun, F430, Ash Kidd, Hugo TSR

2021 en 10 albums rap français

Après avoir fait le tour des EP et mixtapes, terminons en beauté par les albums rap français, enfin francophones puisque la Belgique est comme souvent bien présente. Encore plus difficile de faire des choix dans cette catégorie tant l’année 2021 a été fructueuse, c’est pourquoi on est passé à 10 albums contre 5 précédemment. Si vous vous attendez à retrouver Laylow, Damso, SCH et d’autres bons rappeurs qui terminent premiers dans le top de beaucoup, ce ne sera pas le cas ici. Peut-être que ce sera justement l’occasion pour certains de découvrir des projets et on ne le dira jamais assez, assumez vos goûts même si ça plait pas à tout le monde. J’en profite pour ressortir ce tweet.

10 – L’or du Commun : “Avant La Nuit”

A la 10e place de mes meilleurs albums rap fr, on retrouve le groupe belge, oui oui, L’or du Commun et leur deuxième album “Avant La Nuit”. 3 ans après l’excellent “Sapiens” le trio composé de Primero, Swing & Loxley remet ça. Un projet rempli de mélodies, de chant et de thèmes qui nous entrainent dans le quotidien de jeunes artistes qui avancent vers la maturité en alternant entre les nuits d’hôtel, une rétrospective de leur vie et une hâte à peine dissimulée de découvrir leur futur.

9 – F430 : “Guapo World”

Pas le groupe le plus connu des Tarterêts, F430 possède pourtant un univers musical tout aussi intéressant que la MMZ ou PNL. Même s’ils peuvent paraître peu productifs, Jet & Sensei se sont cassés la tête pour revenir avec un album le plus parfait possible. Plus de 60 titres ont été enregistrés avant d’en retenir que 15 pour sortir “Guapo World” .

Un projet tourné vers l’international avec un invité allemand Miami Yacine, deux américains Johnny Cash & YC Lopez et un français S-Pion et surtout des prods planantes qui nous font voyager. Passé totalement sous les radars des gros médias, cet album est pourtant un vrai bijou.

8 – Squidji : “Ocytocine”

Si comme moi vous suivez Squidji depuis plusieurs années, vous avez forcément énormément apprécié le premier album “Ocytocine” du rappeur issu du XVe arrondissement. Ce projet est l’aboutissement du potentiel aperçu sur les différents EP sortis. Une ode à la ride nocturne et à la beauté féminine.

L’ocytocine, cette hormone sécrétée par les femmes lors de l’accouchement, est donc à l’origine de la vie. Une manière originale de rendre hommage à la femme. Entouré de Josman, Jäde, Lala &ce, Lous and the Yakuza & Disiz, Squidji nous offre un instant de volupté fort appréciable.

7 – Hugo TSR : “Une Vie et Quelques”

Tête d’affiche malgré lui du rap underground, Hugo TSR déferle sur le rap français depuis plus de 10 ans. Rimes affûtées, métaphores percutantes, prod découpées, le MC parisien a su se faire une place de choix dans le paysage rapologique français. Oui mais voilà, son dernier album “Tant Qu’on Est Là” ne m’avait que peu convaincu, flow habituel, paroles prévisibles, à l’exception du morceau ” Là-Haut” j’étais resté sur ma faim.

4 ans après, Hugo revient avec “Une Vie et Quelques” où il semble avoir compris son erreur. Le format est beaucoup plus court : 10 titres et les thèmes sensiblement renouvelés. Un album qui m’a mis d’accord et fait partie des projets majeurs de l’année.

6 – Django : “Athanor”

Pour ceux qui suivent le site depuis un certain temps, aucune surprise quant à la présence de l’album “Athanor” de Django. Je vous oriente vers l’article dédié. Je ne ferai donc pas de grande déclaration afin de ne pas redire ce que j’ai déjà dit mais en bref c’est le meilleur projet sorti actuellement par le rappeur francilien dans la continuité de “S/O Le Flem” .

5 – Orelsan : “Civilisation”

Soyons honnête deux minutes. Orelsan est un monument du rap français, en dehors des chiffres vertigineux des ventes de “Civilisation” , le quatrième album du rappeur caennais est de très bonne facture n’en déplaise à une partie du public qui pense toujours que le rap est seulement limité aux classes populaires.

Le projet alterne entre moment léger comme “Bébéboa” ou le feat avec les Neptunes et morceaux dénonciateurs contre la société comme l’exceptionnel “Manifeste” qui décrit une manifestation avec toutes les dérives aussi bien des manifestants, que des policiers et des réseaux sociaux qui s’emballent dans tous les sens. Un projet que je n’ai pas totalement digéré encore mais qui aurait sûrement fini encore plus haut si j’avais eu deux mois de plus…

4 – Benab : “Au Clair de la Rue”

“Au Clair de la Rue” est sortie en deux parties. Une première au mois de février et une deuxième au mois d’octobre. Benab est un narrateur de la rue. Originaire de Sevran, contrairement à ses confrères, il n’a pas choisi la trap ou le kickage pour poser ses maux/mots mais le chant.

Poussé par Bersa a utilisé sa belle voix pour faire passer son message, Benab a mis du temps à assumer le fait de chanter. Bien lui en a pris car ce projet est une alternance de singles, de piano voix, de description de la vie dans sa ville, le tout d’un ton neutre qui dénote avec le quotidien sombre du 93. Un album que j’ai saigné et qui me donne envie d’être en 2022 pour découvrir ce que Benab va nous proposer.

3 – Frenetik : “Jeu de Couleurs”

A la troisième place se trouve “Jeu de Couleurs” et non pas la réédition “Couleurs du Jeu” qui m’a énormément déçu. Mais la première version de Frenetik est tout simplement phénoménale. Une leçon de drill qui fait suite à l’EP “Brouillon” qui ne porte pas bien son nom. Avec pour single le morceau interprété chez Colors “Infrarouge” l’attente était à son paroxysme et le moins que l’on puisse dire c’est que le rappeur bruxellois ne nous a pas déçu. 15 titres durs, crus avec même un piano voix touchant accompagné de Sofiane Pamart.

2 – Ash Kidd : “L’amour et la Violence”

Ash Kidd est la plus belle preuve qu’il ne faut jamais dire jamais. Contrairement à beaucoup, j’avais énormément de mal à écouter les projets du rappeur de Strasbourg car à chaque fois il me manquait un petit truc, je sentais un gros potentiel mais un manque de fil directeur.

Avec “L’amour et la Violence” le premier album 16 titres d’Ash Kidd, j’ai enfin eu ce que j’attendais. Un mélange entre douceur et noirceur, de la prise de drogue à la prise de conscience, de la ride au réveil difficile, ce projet est une pierre taillée par un orfèvre. Pour tous ceux qui n’ont pas eu l’occasion de découvrir “L’amour et la Violence”, il n’est pas encore trop tard. Avec son nouvel album “Opium” prévu pour le 14 janvier 2022, qui de l’amour ou la violence prendra le dessus ?

1 – Souffrance : “Tranche de Vie”

Pour la première place, il n’y a eu absolument aucun débat possible. Depuis le 21 mai je sais qui sera mon numéro 1. Etant auditeur de l’uZine depuis plusieurs années, je savais déjà qui était Souffrance mais contrairement à Tony Toxik ou Cenza, il était plus discret en solo ce qui faisait que je ne m’étais jamais vraiment intéressé à son parcours et à son rap.

Avec “Tranche de Vie” et le monstrueux freestyle lâché à Planète Rap pour la sortie de l’album “Je Vois Les Couleurs” de 7 Jaws (qui aurait pu finir dans ce top aussi) j’ai pu découvrir un virtuose du rap français. Un mec qui rappe à coeur ouvert, avec les tripes, pour tous les oubliés du système qui galère à boucler les fins de mois. Un père de famille qui rejoint ses potes à la nuit tombée après avoir bordé sa petite fille. L’expression tranche de vie est réellement le meilleur terme pour qualifier ce projet d’un homme qui a pris beaucoup de coups mais s’est systématiquement relevé malgré les hématomes. Vive le rap et merci Souffrance.

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MarZin avec un Z

Enfin un top honnête avec le meilleur album de 2021 en premier ça fait plais’ !!!!!

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