Sommaire
- Babyface Ray : « MOB »
- Bu$hi : « Interlude »
- Yung Bleu : « Tantra »
- So La Lune & Amine Farsi : « Nomades »
- Apathy & Stu Bangas : « King of Gods. No Second »
- B.B. Jacques : « New Blues, Old Wine »
- Jacquees : « Sincerely For You »
- LIM : « Bad Boy »
- Icewear Vezzo & DJ Drama : « Paint the City »
- Tedax Max : « Hors d’Oeuvre »
Beaucoup de sorties jusqu’au dernier jour, mais on vous a sélectionné 10 projets sortis en fin d’année 2022 à écouter… Du rap fr, du rap us, du rnb, de quoi satisfaire les amateurs de hip-hop qui ne passent pas forcément à autre chose dès qu’une année se termine. On sait que les sorties sont de plus en plus nombreuses et qu’il faut faire le tri, alors piochez et dites-nous ce que vous en pensez.
Babyface Ray : « MOB »
Mais quelle surprise de voir un rappeur de Detroit dans cette sélection, un jour je vous ferai un article sur cette scène je pense. L’année 2022 de Babyface Ray est un no skip, 2 albums « FACE » dont on a déjà parlé et sa réédition puis « MOB » un 17 titres disponible depuis le 2 décembre. Légèrement plus personnel, il continue de développer sa propre personnalité et un rap qui se veut apolitique avec des références d’anciens comme Temple Run et surtout beaucoup beaucoup d’egotrip.
Une musique entière dédiée à sa nouvelle Mercedes « Brand New Benz », mais surtout une diminution de l’évocation des drogues et notamment de la codéine ce qui est une excellente chose. Avec notamment Lil Durk & Bxst présent, Babyface se mélange de plus en plus à des artistes étrangers à son équipe et vu la qualité du feat avec Durk sur « Wonderful Wayne & Jackie Boy » on ne peut que kiffer cette ouverture.
Bu$hi : « Interlude »
Sur le papier, j’avais un peu peur du nouveau projet de Bu$hi, des chutes de studio jamais sorties ou des extraits plébiscités par son public qu’il a sorti en version complète. Finalement, « Interlude » est la tape de cette fin d’année que je réécoute le plus. On s’attendait à une version deluxe de « Bushi Tape 2 » , on a eu le droit à 17 titres.
Même si beaucoup de morceaux ne sont pas vraiment des inédits, on apprécie de pouvoir les écouter enfin sur les plateformes et la connexion avec Tiakola était aussi inattendue que réussie tandis que les deux feats avec La Fève sont les gros points forts de l’album. Sur ce projet, le rappeur de Lyonzon ne se réinvente pas mais nous a cuisiné une recette efficace qui attise notre curiosité pour son premier album à venir.
Yung Bleu : « Tantra »
En 2021, le premier album studio « Moon Boy » de Yung Bleu avait fait un vrai carton jusqu’à être certifié disque d’or. Une grosse année plus tard, le rappeur de l’Alabama n’a pas reçu le même engouement pour le second « Tantra » toujours autour du thème de l’astre lunaire. Le public est pour le moment peu réceptif à ce qui est pourtant un bon album rempli de guests et de morceaux très réussis.
Le principal point faible est la liste interminable de producteurs ayant bossé sur le projet et qui ne permet pas de dégager une couleur musicale claire au projet. Néanmoins, les 17 titres sont individuellement plaisants et la pléthore d’invités n’y est pas étrangère : Nicki Minaj, Lil Wayne, Kelly Rowland, Fivio Foreign, Ne-Yo, Ty Dolla $ign,… Vous trouverez forcément quelques morceaux à ajouter à votre playlist !
So La Lune & Amine Farsi : « Nomades »
2022 aura été l’année de So La Lune. Après avoir envoyé plusieurs EP en 2021, il a sorti la mixtape « Fissure de Vie » qui a réussi à trouver un large succès auprès du public. On pouvait penser qu’il allait prendre le temps de savourer et de préparer la suite, que nenni. Le rappeur lyonnais est tout de suite retourné au studio pour balancer de l’exclu sur les plateformes.
« Kenna » et « Wilda » sont sympas mais c’est le EP commun « Nomades » avec le producteur Amine Farsi qui a plus retenu notre attention grâce au morceau « Retour de Flamme » qui est mon préféré de So ces derniers mois, aux prods millimétrées de Farsi qui a été très présent en 2022 et au featuring avec Zed qui déchire. 5 titres de plus qui viennent s’ajouter aux autres pépites, quel plaisir.
Apathy & Stu Bangas : « King of Gods. No Second »
La carrière d’Apathy dans l’underground américain force le respect. Il a été pendant une décennie en parallèle de sa carrière solo, un des membres influents du groupe Army of the Pharaohs. Aujourd’hui concentré sur ses projets personnels, il nous livre année après année des projets solides qu’on prend beaucoup de plaisir à écouter comme « The Widow’s Son » en 2018 ou « Where the Rivers Meet the Sea » en 2021.
C’est au côté de son compère producteur Stu Bangas qu’on le retrouve à la fin d’année à l’occasion de la sortie de l’album « King of Gods. No Second » . Un 11 titres de rap sans rien derrière. Sur des productions taillées sur mesure pour Apathy, le MC débite autour du thème de la malédiction et de la répercussion de nos actes sur notre futur, comprendre que tout se paye, de son enfance dans les années 80 en passant par la violence des armes à feu. Un rappeur que les connaisseurs valident déjà et que vous allez aimer !
B.B. Jacques : « New Blues, Old Wine »
Quand un album commence par le bruit des vagues en harmonie avec des notes de violon et de piano, on ne peut que se laisser aller et voguer vers là où B.B. Jacques veut nous emmener. Et quel voyage… Visuellement c’est à Madagascar qu’il nous prend dans ses valises pour un magnifique double clip, auditivement c’est un saut entre les 4 coins de la France, la Belgique, Amsterdam, l’Italie et l’Amérique, avec des détours entre le Tennessee, l’Ohio ou encore le Michigan, le tout sur de belles instrus du Chroniqueur Sale, O.B, Pandrezz , Diabi, Léonie Barbot, Sofiane Pamart ou encore Twinsmatic…
Avec déjà 2 albums sortis en l’espace de quelques mois, le public avait forcément peur qu’il n’arrive pas à se renouveler et pourtant c’est chose faite avec « New Blues, Old Wine », possible clin d’oeil à l’album jazz « New Bottle, Old Wine » sorti en 1958. B.B. Jacques est comme un bon vieux vin, plus il arrive à maturité, meilleur il est. En nous proposant ce nouveau blues écrit en été, qu’on écoute en hiver et qu’on réécoutera en été sous un ciel bleu extatique, il confirme que sa prose est sans limite.
Musicalement, on peut s’attendre à une pause pour qu’il se concentre sur d’autres projets comme la mode avec sa première collection de vêtements New Blues limitée ou encore, qui sait, peut-être l’écriture d’un livre, en tout cas ce ne serait pas étonnant car comme il le dit si bien « Dans dix ans, t’as un livre si t’écris chaque jour deux lignes ».
Jacquees : « Sincerely For You »
Pour avoir bien repris le temps en 2022 de réécouter en détail la discographie de Jacquees, je pense pouvoir dire sans trop m’avancer qu’il est actuellement le meilleur chanteur de R’n’B du game. En 3 albums et une floppée de mixtapes, dont ma préférée « Fuck A Friend Zone » en collaboration avec Dej Loaf, le chanteur de Géorgie a su marquer son époque et devenir une des figures de proue de Cash Money.
« Sincerely For You » son dernier opus ne révolutionnera pas le genre mais a le mérite d’être encore une fois réussi sous tous les aspects, de la production à l’interprétation le projet sonne plus personnel que son précédent album « King of R&B » et est plus surprenant dans le choix des invités, avec par exemple le chanteur de gospel John P. Kee.
LIM : « Bad Boy »
20 ans après ses débuts dans le rap via la mixtape « Violence Urbaine » , LIM n’a jamais dévié de sa ligne de conduite. Un rap de rue sans concession en indé loin des majors, avec ou sans le succès, le rappeur du 92 a continué à livrer des projets à un public fidélisé depuis tant d’années. Depuis 2 ans, il nous sort des EP à intervalle de temps régulier.
« Bad Boy » est dans la veine du précédent « Brutale » sorti en mai. Un 7 titres + les 7 instrus en bonus où LIM croise le micro avec des jeunes rappeurs : Waffi, Krimo & Dimess. Il se fait plaisir en se testant sur des instrus plus rapides comme sur le morceau éponyme. Comme à chaque fois, tout n’est pas à garder mais on y trouve 2-3 morceaux qu’on prend plaisir à réécouter.
Icewear Vezzo & DJ Drama : « Paint the City »
Dans les années 2010, avoir son projet « Gangsta Grillz » avec DJ Drama était l’assurance de faire du bruit et d’avoir du succès. Même si le producteur new-yorkais a depuis un peu perdu en influence, il reste un homme important du hip-hop. Après avoir bossé avec Jeezy sur l’excellent projet « Snofall » , il s’est associé à Icewear Vezzo pour « Paint the City » .
Malgré le faible recul qu’on a sur ce projet, je pense que c’est le plus réussi du rappeur de Detroit. Porté par le single « One Time » feat Jeezy, l’album possède une vraie ligne directrice qui a longtemps fait défaut à Icewear. 15 titres avec Future, Kodak Black, 2 Chainz, plusieurs bangers, Drama a réussi à tirer le meilleur de son compère. Icewear Vezzo n’est pas le rappeur le plus connu en France alors qu’il mérite vraiment le détour alors tu sais ce qu’il te reste à faire !
Tedax Max : « Hors d’Oeuvre »
Et dire que l’on a failli finir l’année sans un projet de Tedax Max. Pile un an après « Forme Olympique : Final Season » qui concluait la trilogie, le rappeur lyonnais revient avec un 10 titres « Hors d’Oeuvre » qui met à l’honneur sa ville et son club : des références à Rayan Cherki, sa fameuse place Voltaire, la rue Paul-Bert, Michael Essien ou la place du Pont.
Du côté des producteurs, on retrouve des habitués comme KDND ou Kon Questo mais aussi beaucoup de nouveaux avec Sidi Sid par 3 fois, inattendu d’ailleurs, Ike Ether, Kenpachi Zéro,…En invités, on retrouve Ratu$ et Mairo sur l’exceptionnel « Capone & Darmody » qui est probablement l’un des meilleurs morceaux du projet et le OG Eloquence qui fait partie de nos tops de l’année et livre encore une belle prestation. Un projet qui tourne beaucoup dans nos oreilles et qui confirme tout le bien que l’on pense de Tedax Max, dont on devrait d’ailleurs parler rapidement.