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Parce qu’on reste avant tout des chauvins voici 6 projets de rap fr sortis en avril ! Mais pour les amoureux et les curieux du rap US on ne vous oublie pas avec l’équivalent outre-Atlantique. Le principe c’est de vous faire écouter et peut-être même découvrir des artistes beaucoup moins connus qui méritent plus d’exposition.
Djado Mado : “Noor”
Je vais démarrer par un remerciement à Driver et à son émission “Featuring” où j’ai pu découvrir Djado Mado via son producteur, le légendaire Madizm. Il a 27 ans et est originaire de Valence dans la Drôme, qui est plus connue pour les rodéos urbains que pour ses rappeurs. J’ai pris une vraie claque à l’écoute de son premier projet “Ulhaq” paru en 2020. Avec “Noor” , il passe encore un niveau, autant dans ses textes que dans leur interprétation.
Un peu plus intimiste que le précédent, il garde son authenticité dans ses paroles piquantes envers l’état en citant les gens morts de bavures policières ou de meurtres comme Ibrahim Ali ou Adama Traoré. Beaucoup de références à ses influences musicales avec cette incroyable phase “C’est légendaire depuis le bac à sable, ouais c’est bien plus que du rap le mode de vie béton style et si Dieu veut on fera toujours cet art de rue” une dédicace aux albums respectifs de Mafia K’1 Fry, Le Rat Luciano et la Fonky Family par 2 fois.
Entouré d’un producteur comme Madizm (Busta Flex, NTM, Disiz, Youssoupha, Hayce Lemsi, Aketo, Carson,…) qui a toujours refusé de tomber dans le mainstream et qui garde la même ligne directrice depuis des années, le duo risque de faire beaucoup de bruits dans les mois à venir !
Kaki Santana & Sobek Le Zini : “Story OBS”
A la manière d’un SCH avec “Jvlivs” , Kaki Santana & Sobek Le Zini ont envoyé leur story-teller via le projet “Story OBS” . Tout deux membre du 667, ils ont décidé de se mettre en duo via le groupe OBS Gang.
On découvre l’histoire d’un homme qui cherche à grimper les échelons dans différents trafics illégaux mais systématiquement l’histoire finit mal. La mort est au coin de la rue si tu cherches à suivre cette voie et les deux rappeurs te l’expliquent. Tu ne pourras pas doubler un système “Corrompu” qui t’enverra en prison comme dans le titre “100 Mètres” et même si tu esquives tout ça comment feras-tu pour veiller sur les tiens face à des mecs beaucoup plus déter que toi ? ( “Story OBS” )
Makizar : “Etincelles”
Quittons l’hexagone pour se poser sur l’île de Beauté à la découverte de Makizar jeune rappeur qui nous a conquis grâce à son EP “Etincelles” qui fait suite à son premier album “Mode Avion” sorti en 2019.
Makizar a pris son temps pour nous envoyer ce projet que l’on trouve mieux maîtrisé que le précédent. L’introspection est plus marquée, l’identité musicale plus définie, c’est un grand oui pour nous. Le morceau “C’est beau” dont il a envoyé le clip il y a 2 semaines est clairement mon coup de coeur du projet. Sur une prod planante, il se livre sur les déceptions qu’il a provoqué chez ses proches et sur le fait que beaucoup de gens doutaient de lui. Très à l’aise devant la caméra, on vous invite également à jeter un oeil sur ses visuels léchés.
Grödash & Coazart : “Ghetto Littérature”
Le titre du nouveau projet de Grödash “Ghetto Littérature” résume parfaitement le style du rappeur du 91. “Le bitume avec une plume” comme disait Booba avec qui il a collaboré sur “Autopsie Vol.4” . Entouré du producteur Coazart , c’est une masterclass. J’ai pris beaucoup de plaisir à redécouvrir cet artiste que j’avais moins écouté ces dernières années.
Si les prods sont un peu old school, le propos est lui très actuel. Les politiciens en prennent pour leur grade, l’hommage à Brel sur “Ne Me Quitte Pas” est réussi. Le texte de “Jeux Pervers” est touchant, Grödash s’adresse à l’Afrique pour parler des différents maux qui la gangrènent en faisant un parallèle avec certaines situations vécues dans nos pays occidentaux comme la crise des gilets jaunes. Pour finir, je vais citer la première phrase du projet qui m’a immédiatement mis dans le bain “sweat capuche, boule à z, fidèle à ma nature, j’lâche ma plume sous absinthe : ghetto littérature” .
La Péee : “Diamant Brut”
Ces dernières années, le rap français a vu débarquer de nombreux prodiges assez jeunes. La Péee est l’un d’eux. Âgé de 16 ans et originaire du Havre, le jeune rappeur s’est fait remarquer par la série de freestyles dont il s’est servi pour nommer son premier projet “Diamant Brut” . Invité par Kaaris lors de son Planète Rap, le rappeur a continué de travailler pour nous livrer un premier opus étonnant de maturité.
Dans un style très cru avec malgré tout quelques morceaux avec refrains plus légers, La Péee est d’une insolence dans ses lyrics et nous fait bouger la tête pendant 45 minutes. Un seul invité en la personne de Lazzio pour une première carte de visite de très bonne facture. Laissons lui le temps de se développer et on se donne rendez-vous dans les prochaines années pour constater son évolution.
Eden Seven : “X”
En 2018, un rappeur nommé Eden Seven a livré son premier album “Amdusias” qui laissait entrevoir un grand potentiel bien qu’on sentait qu’il était encore limité dans les moyens pour exploiter au mieux sa musique. Grâce à sa signature chez AWA en janvier 2020, nous attendions la sortie de son second projet. Avec “X” un EP de 7 titres, Eden nous a livré le projet que nous attendions.
Clairement influencé par la scène rock comme un Lil Peep aux USA, le rappeur de Nice casse les barrières et nous livre des bangers audacieux comme “Shirt Manson” , “Calvin Klein” & “Rendez Moi Mon Coeur” en featuring avec Waxx. On retrouve également Zed de 13 Block pour un projet qui tourne dans mes oreilles depuis sa sortie.
