10 clips rap français à voir en mai 2022 : Sysa, Chilla, Hyacinthe, B.B. Jacques, Pollux....

10 clips rap français à voir en mai

“Les mois ressemblent à des semaines les semaines passent comme des jours, les jours comme des heures. Les heures comme des minutes et les minutes comme des secondes” rappait Ali sur “L’impasse”. Si vous aussi vous avez cette impression vous n’êtes pas les seuls. Déjà presque un semestre d’écoulé et l’été qui pointe le bout de son nez, l’année risque encore de défiler à toute vitesse. Après un mois d’avril marqué par de jolies vidéos, faisons un petit récap des clips rap français à voir en mai avec une nouvelle sélection très variée. N’hésitez pas à nous envoyer les vôtres ou ceux de vos artistes via le formulaire de contact.

Ben PLG : “Réalité Rap Musique”

Rappeur originaire de Lille, Ben PLG est un produit de son environnement comme dirait le Général. Un vrai mec du nord qui met en avant ses origines ouvrières au travers de sa musique. Après avoir fait beaucoup parler de lui en 2021 avec la sortie de son deuxième album “Parcours Accidenté” qui lui a permis de se faire une grande place sur la scène hexagonale, Ben PLG, anciennement Ben L’oncle Rap, est revenu avec un EP 8 titres le 1er avril “Réalité Rap Musique Vol.1” .

Du côté d’mes rêves, j’sais plus où j’en suis, y a des gens, j’les admire et ils m’dégoûtent ensuite

C’est moi qui rappe tout seul dans les rues d’ma ville, qui essaye d’comprendre pourquoi ils m’ont mis ici

Ben PLG : “Réalité Rap Musique”

Depuis ses débuts, l’auteur de “Vivre et Mourir à Dunkerque” préfère le travail en famille, c’est pourquoi pour ce titre éponyme, c’est de nouveau Murer à la prod et Quentin Tavernier à la réalisation. Si le scénario en soi, celui d’un homme qui part s’acheter un flash avant de déambuler dans la ville, n’a rien d’original, la façon de filmer et de vivre la musique est touchante. Les plans larges qui finissent quasi systématiquement par un gros plan sur le visage du protagoniste donne une réelle impression de film, n’est-ce pas ça la définition d’un Clip ? Si on ajoute le fait que Ben PLG commence à teaser “RRM Vol.2” , nous allons encore recevoir de la bonne musique prochainement.

Kemmler feat Léa Castel : “Le Temps”

Quand il ne tweete pas sur l’Olympique de Marseille, Kemmler prend le temps de travailler sur son prochain album maintenant qu’il est rentré de sa première tournée qui l’aura emmené aux quatre coins de la France. Redoublant d’originalité, l’artiste marseillais a lancé un concours. Il a lâché un extrait d’un inédit et il fallait poser un refrain sur le morceau, le gagnant se faisant inviter au studio pour réaliser le morceau. Léa Castel n’a laissé aucune chance à la concurrence et nous avons eu le droit au morceau “Le Temps” produit par Mosimann & Duane Charly.

On n’aura pas le temps de vivre

On n’a plus qu’le temps de crever

Kemmler : “Le Temps”

Le temps passe, la passion s’estompe, ce titre est une sorte d’avertissement contre la routine du couple. Alexandre Lhote, le réalisateur, a choisi de mettre en images les deux amoureux tantôt au début de leur relation, tantôt quand l’amour semble s’être envolé et que la rupture semble proche. La facilité avec laquelle Kemmler arrive à nous parler d’amour et de toutes ses dérives associées à la voix et au texte de Léa Castel, le tout saupoudré du talent d’actrice de Zoé Marchal qui joue la rôle de la petite amie, nous donne un résultat agréable à visionner. Ma seule question étant, quand on est fan de l’OM comme Kemmler, comment réagit-on devant cette photo insta de Zoé Marchal ? Et si c’était ça le véritable motif de rupture ?

Soso Maness feat Dinos : “A L’aube”

Chaque connexion entre poids lourds du rap français est très attendue. Le featuring entre Soso Maness & Dinos n’était pas le plus évident mais c’est une belle surprise. Avec “A L’aube” produit par Thomas Balmayer, avec qui Soso avait déjà collaboré à 3 reprises sur son dernier album et qui a déjà placé pour San-Nom, nous avons le troisième extrait du quatrième album du rappeur marseillais à venir le 10 juin.

À l’aube, j’ai pris la route, j’ai roulé dans la ville mais sans savoir où aller

Ils ont extrait mon frère à l’aube, ils lui ont mis dix piges en ressortant du palais

Soso Maness : “A L’aube”

Un couplet qui commence par une citation de Khalil Gibran, célèbre poète libanais de la fin des années 1800 et nous voici prêt à découvrir le premier clip réalisé par Soso Maness aidé par Julio & Katim. Le thème de la boucle spatio-temporelle a beau avoir été maintes fois mis à toutes les sauces et bien qu”ici cela puisse faire penser au film “Two Distant Strangers” , le rendu est unique et aussi bien pensé que réalisé. Tout amène Dinos et Soso à se rejoindre mais dans quelles conditions ?

Walter : “Couleurs”

Parmi les sorties qui nous ont plu en ce début d’année, on peut noter l’EP “Vagues” de Walter, artiste lyonnais qui a envoyé le EP “High/Low” au cours de l’année 2021 après une année 2020 marquée par la sortie de deux opus. Le gros point fort de ce rappeur est sa capacité à tenter de nouvelles choses et à surprendre son public. Aucun de ses projets ne ressemble au précédent tout en gardant une homogénéité musicale dans sa structure.

Oh non non non, je ne suis pas son super-héros

Elle ne me prend pas pour un autre, je recommence à voir les couleurs

Walter : “Couleurs”

Avec son nouveau single “Couleurs” , Walter s’est attaché les services de Thomas Cressens à la réalisation. Un clip tourné en noir et blanc, assez cocasse au vu du titre du morceau, où l’on découvre l’artiste en mode peintre. Mais que peint-il ? On vous conseille d’aller voir la vidéo pour le découvrir. C’est l’occasion de se prendre cette belle ballade produite par Nolan qui passe très bien en cette fin de période printanière et peut-être de le découvrir.

B.B. Jacques : “Odyssée”

On vous avait prévenu en septembre dernier, vous allez entendre parler de B.B. Jacques et pas qu’un peu. Avec deux albums qualitatifs au premier semestre et sa présence dans l’émission “Nouvelle école” sur Netflix, il débute l’année en trombe et n’a sûrement pas fini de nous surprendre. Si sa manière de rapper et sa plume le démarquent totalement et font de lui un artiste à part entière, il faut de plus noter que chaque clip sorti est intéressant à sa façon.

Tu t’souviens, l’bateau à Disney, j’croyais qu’il partait vers l’Tennessee

B.B. Jacques : “Odyssée”

“Odyssée” c’est le dernier qui a été dévoilé. Réalisé par lui-même et Antoine Coulon, le visuel nous entraîne dans les nuits parisiennes jusqu’à l’aube avec différents plans de caméra et drone accompagnés des douces notes du producteur Brevis G. Pour ce faire, il a choisi de tourner dans l’un des cinémas les plus emblématiques de la capitale, le Reflet Médicis, reconnaissable par la présence d’un vitrail autrefois présent dans le théâtre des noctambules. Quand on connait l’intérêt de B.B. Jacques pour l’art sous toutes ses formes, sa présence ici est loin d’être anodine et cela prend tout son sens. Ajoutez quelques passages en studio avec un plan sur le vinyle du classique “The Blueprint” de Jay-Z, une photographie des plus soignées signée Romain Clot et vous obtenez un clip fidèle à son univers.

Furax Barbarossa : “Brise de Mer”

Plus de 20 ans de carrière pour l’une des plus belles plumes du rap français, homme de l’ombre par moment comme lorsqu’il a écrit les interludes des deux premiers tomes de “Jvlivs” pour SCH, le toulousain Furax Barbarossa mène en parallèle sa carrière de rappeur. Après “26 dégrés 5” et “Uragano” sortis en mai également, il a conclu le mois avec un nouvel extrait de son prochain album. Pour cela, il a envoyé son nouveau clip “Brise de Mer” avec à la prod Guilty de Katrina Squad pour ce qui est déjà leur sixième connexion.

Ne me fais pas ta crise de nеrf oh eh l’actrice de mеrde

Tu chantes comme un triste merle, on est la brise de mer

Furax Barabrossa : “Brise de Mer”

Certains films français traversent les époques et sont constamment présents au coeur des textes des rappeurs. Tueur à gages armé jusqu’aux dents, coiffé d’un bonnet replié au dessus des oreilles, lunettes rondes vissées sur le nez, sans oublier sa signature dans le son, le visuel est un clin d’oeil évident au film “Léon” de Luc Besson sorti en 1994. Avec Mathieu Chill à la réalisation, à qui l’on doit plusieurs clips de Bigflo & Oli, “Otto” de SCH, “Putana” de Ninho et bien d’autres, Furax a visé juste. Un travail de qualité agrémenté du travail de Djob-D et de Gael Movie qui possèdent tout deux un CV long comme le bras pour un clip très réussi. Lyricalement armé, le rap du pirate Barbarossa souffle comme la brise de mer sur le game et continue de surprendre.

Chilla : “Cauchemars”

Quand on lance un clip de Chilla et plus généralement un morceau de la rappeuse, on ne sait jamais à quoi s’attendre tant son éclectisme est bluffant que ce soit derrière le micro ou devant la caméra. Deux ans se sont passés depuis la sortie de son premier album “MUN” qui lui a permis de faire une tournée partout en France. Chilla prépare son retour depuis plusieurs mois mais tout semble s’accélérer ces dernières semaines avec un inédit interprété à Planète Rap et un featuring sur l’album de Gros Mo.

Déjà six ans que j’ai fait l’tour de la ville

C’est plus du rap, c’est des p’tits tours de magie

Chilla : “Cauchemars”

La prod est signée Vladimir Cauchemar et le clip est de Loïc Ougier qui a déjà bossé avec l’équipe de Grande Ville Record sur des vidéos de Jazzy Bazz, Edge et Esso Luxueux. Le rendu se veut plutôt futuriste mettant en scène Chilla sous plusieurs formes. La rappeuse se prête au jeu et le rendu est réussi. Les tenues et l’attitude changent dans ce clip où elle est la seule protagoniste. Un titre intéressant en attendant la suite !

Sysa : “Hostile (Episode 1)”

Rappeur que nous suivons depuis près de deux ans via sa série de freestyles “C’est Nous La Cité” , Sysa s’est fait remarquer par sa présence sur “13 Organisé” puis “Le Classico Organisé” . Originaire de la cité La Cayolle dans le 9e arrondissement de Marseille, Sysa nous compte le quotidien sombre des jeunes désœuvrés. Pour teaser la sortie de son premier projet “Nueve” prévu pour le 24 juin sur lequel il a invité Jul et Le Rat Luciano, il a décidé de nous livrer une mini-série sous forme de trilogie dont le premier épisode “Hostile” est disponible.

On m’a demandé petit, qu’est-ce que je voudrai faire quand je serai grand

J’ai répondu que je souhaitais rester en vie et que ça sera la vie si je meurs avant

Sysa : “Hostile”

Sur une prod de Wild MT, habitué à travailler avec la nouvelle scène au vu de ses collaborations avec Niaks, Fresh La Douille ou TK, et avec Mohamed Bouhiya & Louis Lafont à la réalisation, on découvre tout au long des 6min42 l’histoire presque autobiographique de Sysa, de sa déscolarisation aux premières conneries dans la cité sous le regard désemparé du daron qui ne sait pas quoi faire pour aider son fils. Les coups s’enchaînent mais attention à ne pas être trop gourmand car comme le disait Kery James, il n’y a que 2 issues : la mort ou la prison…

Hyacinthe : “Fureur de Vivre”

Déjà 10 ans que le premier projet de Hyacinthe est disponible et 5 que son premier album “Sarah” est dehors, projet à vraiment écouter au passage. Le rappeur parisien a su évoluer au fil des années pour nous livrer des moments de vie beaucoup plus personnels comme sur son EP “Momentum” qui va fêter ses un an dans les prochains jours. Avec “Fureur de Vivre” où la prod est confiée à Herman Shank de plus en plus présent à ses côtés, Hyacinthe a su renforcer notre attente autour de la sortie de son prochain EP “Tout Ce Qui Brûle” disponible en pré-commande.

J’suis tout keus avec des dessins sur le corps, en fait, non

J’suis tout seul avec des démons sur le té-cô

Hyacinthe : “Fureur de Vivre”

La mise en images nous fait penser à un film d’auteur et il faut reconnaître le talent de Carbone 14 avec qui Hyacinthe avait déjà travaillé 2 fois par le passé et qui réalise majoritairement les clips d’Eden Dillinger & Wallace Cleaver. Le réalisateur a su capter des instants de vie qui contrastent avec la solitude des autres plans où l’on peut voir, par exemple, le rappeur parisien seul, au milieu d’une route à double sens avec les voitures qui passent à côté de lui, preuve que même au milieu de nos mégalopoles surpeuplées, on peut très vite se retrouver seul face à soi-même…

Pollux – “Le mal est fait”

Fin mai, Pollux a dévoilé son nouvel EP “PSLP” signifiant “Pleurant Sous La Pluie”. Avec un tel titre, on ne peut s’attendre qu’à quelque chose de mélancolique. En effet, “Pleurer sous la pluie, c’est exprimer ses émotions mais sans que cela soit trop visible, exprimer ses émotions tout en les dissimulant, parce que il y a toujours cette pudeur. Relativiser parce qu’il y a toujours pire que nous. Parce que quelques larmes ne sont finalement pas grand chose face à toutes ces gouttes qui tombent du ciel.” voilà comment le rappeur parisien présente cet opus d’une dizaine de minutes où on le retrouve sur des prods de Kalimero, Drayki, Zeyn, 16h44 et Bro Connexion.

Ce monde est taré mais j’dois m’en emparer donc j’suis dans le stud’ comme un tox’, hey

Pollux : “Le mal est fait”

Depuis 2018, il n’a de cesse de progresser, et si aujourd’hui ses anciens clips et projets ne sont plus disponibles, son intérêt pour imager sa musique avec de gros visuels était déjà bien présent. Pour illustrer cet EP, il a mis en avant l’intro “Le mal est fait” en dévoilant un clip intense qui donne l’impression d’être très court tellement on est pris dedans. Signé de la patte des talentueux Atalia & Sacha Volkov (Coupe Gorge), c’est une véritable plongée nocturne d’une soirée entre potes qui s’offre à nous entre contrôle de police, rixe ou encore rupture dans une ambiance très métaphorique et cinématographique… On vous conseille fortement de vous intéresser au Melody Boy, d’ailleurs toujours en mai on a pu également l’écouter en feat sur l’EP “Chrysalis” de Timéa, intéressant lui aussi !

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