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Avant de commencer, on vous invite d’ores et déjà à retrouver la première partie des pires albums de tes rappeurs préférés. On vous rappelle que cet article n’est pas là pour descendre tel ou tel rappeur, d’ailleurs chacun de ceux présents dans ce top sont des artistes que l’on a énormément écoutés au cours de notre vie. C’est surtout l’occasion de montrer que même les meilleurs ne sont pas infaillibles.
Mister You : « Le Prince »
Des freestyles en cavale à la sortie de ses premiers projets en passant par son arrestation et la prison, le début de carrière de Mister You n’a clairement pas été de tout repos. Quand le rappeur de Belleville va enfin pouvoir sortir « Mec de Rue » sans avoir à regarder constamment derrière son épaule, il va tout arracher grâce à « Les Petits de Chez Moi » banger avant les bangers.
Tous les voyants sont au vert pour qu’un an plus tard en 2011 You sorte son premier album « Dans Ma Grotte » . L’attente est à son paroxysme à une époque où les rappeurs de talent ne courent pas autant les rues qu’aujourd’hui et encore moins les bacs. Le succès sera au rendez-vous grâce à un savant mélange de tubes et de rap savamment orchestré.
3 ans plus tard, Mister You va chercher à nous resservir la même recette pour son deuxième album « Le Prince » . Sauf qu’à l’exception de « 11.43 » en mode gros freestyle avec notamment Nessbeal, Lacrim & Brulux, le rappeur de Belleville ne va quasiment pas rapper et nous servir des titres impersonnels voire même ratés comme « A Toi » aux lourdeurs lexicales. Mister You continue encore aujourd’hui de sortir des projets où il se fait plaisir sans réel calcul et c’est ça qu’on attend de lui !
Sadek : « Les Frontières du Réel »
Issu de ce qu’on a appelé la Nouvelle Génération aux côtés d’Hayce Lemsi, Fababy, Still Fresh, S.Pri Noir,… Sadek a su faire du bruit sur la Booska Tape puis avec sa première mixtape « La Légende de Johnny Niuuum » avant de bosser sur son premier album « Les Frontières du Réel » . Le premier extrait « Mektoub » est un bijou, une rétrospective sur son histoire si particulière.
Par contre, le résultat final de cet album sorti en 2013 est très mitigé et le rappeur de Neuilly Plaisance le reconnaît lui-même, il a fait trop de concession. Une tentative d’édulcoration qui ne passe pas malgré une plume légère à souhait et certains couplets qui restent. Sadek a pu se payer le luxe d’avoir Meek Mill sur l’album mais au vu de la performance du rappeur de Philadelphie, il aurait dû s’abstenir. Certaines tentatives de storytelling comme le passage sur « Secret » qui parle d’un boxeur homosexuel qui insulte tout le monde de PD sonnent fausses.
Heureusement, Sadek retournera aux fourneaux et nous livrera plusieurs projets de qualité comme « Aimons-Nous Vivants » et « Johnny de Janeiro » un album audacieux de funk brésilienne qui aura majoritairement un mauvais accueil mais qui pourtant déchire ! En ce moment il est discret et on sait ce que ça veut dire…
Booba : « Ultra »
J’espère ne pas avoir affaire à une armée de ratpi qui n’aura pas compris que le but de cet article n’est pas de parler des pires albums du rap français mais du plus mauvais album des meilleurs rappeurs français. Bon Booba, légende du rap français, rien à redire là-dessus, mais pour ce qu’il a annoncé comme son dernier album, on espérait une sortie en apothéose.
« Ultra » est loin d’être un album catastrophique mais plutôt insuffisant. Finir sa carrière aux côtés de Bramsito, JSX, Dala, SDM, Elia, Gato etc quand on l’a commencée avec Sir Doum’s, Ali, LIM, Nessbeal etc c’est assez triste. Le duc livre une performance correcte tout au long des 14 titres, le principal problème résidant dans le niveau des invités… A part l’efficace « Mona Lisa » avec JSX, aucun autre featuring ne mérite une attention particulière, ce qui nous enlève 6 des 14 morceaux.
Depuis l’annonce de sa retraite, Booba n’a jamais été aussi actif et on peut supposer qu’il ne s’agit pas de son dernier projet. Peut-être de quoi réhabiliter « Ultra » .
Kaaris : « Dozo »
Même réflexion que pour son meilleur ennemi, « Dozo » de Kaaris n’est pas nul mais juste le maillon faible d’une discographie très réussie. Nous sommes en 2017 et KdoubleA sort son 4e album un an après « Okou Gnakouri » dont le single « Tchoin » a retourné tous les clubs de France et beaucoup de morceaux ont été des bangers validés par le rap français avec en pagaille « Nador » , « Boyz N The Hood » , « Blow » ,…
Le principal souci de ce nouveau projet est qu’on sent une envie de nous servir la même recette, moins de rap, plus de chant. Un mélange entre ses origines ivoiriennes que l’on retrouve sur plusieurs titres et sur la cover, des singles formatés pour Skyrock en veux-tu en voilà même si certains sont efficaces comme « Feghouli » ou « Diarabi » et du rap. Dans l’ensemble, c’est long et on peut vite avoir envie de skipper des tracks pour tomber sur les quelques morceaux qui nous rappellent pourquoi on écoute cet excellent rappeur qu’est Kaaris.
Comme beaucoup d’artistes, il aura commis des erreurs sur la ligne directrice avant de se reprendre et on vous invite à écouter le dernier projet en date « 2.7.0 » que nous avons totalement validé !
Georgio : « XX5 »
Rappeur du 18e, Georgio est un esthète du rap, un vrai puriste capable de mettre à l’amende n’importe qui sur un Rolland Gamos. Bousillé au rap français depuis ses vertes années, il nous a livré de nombreux projets de qualité depuis « Une Nuit Blanche, des Idées Noires » en 2011. Si mon choix s’est porté sur « XX5 » , la raison est toute simple.
Cet album, son troisième, est un projet de transition où Georgio se cherche encore musicalement et commence son pont musical qui le mènera à « Sacré » . C’est le plus dur pour un artiste, se renouveler, cela passe forcément par quelques erreurs et pour moi cet album n’a pas le rendu auquel on était en droit de s’attendre. Il est bien écrit, bien produit mais on reste quasiment à chaque morceau sur notre faim, il manque à chaque fois un petit quelque chose. Un refrain plus efficace, un refrain par un autre artiste, un couplet plus long.
Certains sons méritent plus d’attention tout de même, notamment la collaboration avec Isha mais en tant qu’auditeur assidu de Georgio, je ne reviens pas ou que très peu sur ce projet. A l’inverse, « Sacré » est un superbe album que je vous incite à écouter !